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BIOGRAPHY

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Jacques Benoit est né à Alger. Il est de nationalité française. Vit et travaille à Paris. Son travail a été montré, pour la première fois, à New York en 1997 (Belgarde Gallery), puis à Paris  (Elysées Miromesnil Galerie). Ses peintures de la série "Brasilia" ont été exposées à la galerie Rubem Valentim à Brasilia et à la maison du Brésil à Paris. Son travail "Trois traces d'Oscar" à été montré - in extenso - à l'Espace Niemeyer (espace d'exposition du siège du Parti Communiste français à Paris, édifié par Oscar Niemeyer). Ses œuvres sont dans différentes collections privées, tant en France, qu'au Brésil et aux USA.

JACQUES BENOIT

Orly (SUD)

20.01.2012 / 03.03.2012

JACQUES BENOIT "ORLY(Sud)"

par Baudouin Galler pour LE VIF Nov 2011

 

L'ARTISTE

Jacques Benoit est né en 1955 à Alger. Il vit et travaille à Paris. Venu sur le tard au pinceau, il développe à la fin des années 90 une œuvre picturale chevillée à l'architecture pour laquelle il nourrit une grande passion, s’inscrivant de la sorte à la suite d’une copieuse brochette de peintres qui, de Piero Della Francesca à Giorgio De Chirico, ont interrogé le rapport de l’individu à l’espace. Ses premières séries ont comme toile de fond l'architecture moderniste d’Oscar Niemeyer, icône du genre, célèbre pour avoir redessiné les contours de Brasilia. À la faveur d’une palette chromatique heurtée, libérée des convenances, Jacques Benoit provoque dans un style magique proche de la Figuration Narrative - on pense à Jacques Monory - un dialogue entre le corps humain et le corps du bâtiment. On y ressent toute la fascination du peintre pour les esprits utopistes, les visionnaires un peu fous, les fervents fidèles de la religion du progrès. Si l'esthétique de science-fiction un peu grandiloquente et surannée de ces toiles laisse entendre par endroits l’accent dissonant du kitsch, avec Orly (Sud), la série que Jacques Benoit présente chez DuboisFriedland, on ne perçoit plus que la mélodie douce-amère d’une nostalgie chantée avec élégance et justesse.

 

L'EXPO

L’aéroport d’Orly Sud, édifié par Henri Vicariot, condense toute une époque, celles des Trente Glorieuses, du plein emploi et de l’insouciance à portée de bourse. On sai comment la pop culture actuelle fantasme les expressions formelles - il est vrai très joliment fanées - de cette parenthèse enchantée du XX‘ siècle : voyez le succès de Mad Men ou, mieux encore, dans le cas qui nous occupe, celui de la série Pan Am, ode télévisuelle à l’âge d’or de l’aviation. La suite de onze tableaux qui forment Orly(Sud) s’inscrit à sa manière dans ce mouvement typiquement dans l’air du temps de revalorisation d’une esthétique vintage. Portées par une tension cinématographique, tant par leur cadrage que par leur atmosphère saturée de suspense, les toiles de Jacques Benoit multiplient les signes et les références aux sixties et aux seventies. Que ce soit frontalement avec Yves Montand et Annie Girardot croqués dans une scène imaginaire du Vivre pour Vivre de Claude Lelouch ou en filigranes avec ces personnages évoquant ici Peter Sellers, là Sean Connery. Le traitement très pop des couleurs - les carnations évoquent les portraits solarisés des Beatles de Richard Avedon - achèvent de nous transporter cinquante ans en arrière à la vitesse de l’Aérotrain, petite merveille technologique qui devait relier l’aéroport au centre de Paris à plus de 400 km/h. Mais qui, sous la pression des lobbies, mourut avec son concepteur, Jacques Bertin, représenté ici dans un état de vague à l’âme profond dont on soupçonne qu’il parle à son portraitiste nostalgique.

JACQUES BENOIT "ORLY(Sud)"

par Pierre Yves Desaive Nov 2011

 

Comme pour sa série Brasilia, Jacques Benoît a choisi de rassembler ses dernières œuvres sous un titre générique qui ne renvoie pas tant à un lieu qu’à une époque. L’aéroport d’Orly Sud et la capitale administrative du Brésil sont inaugurés à la même époque, et témoignent de la foi indéfectible de leurs créateurs respectifs en la modernité, envisagée comme une rupture franche avec les conceptions urbanistiques de l’ère précédente. Le choix de personnalités telle que Oscar Niemeyer et Henri Vicariot, témoigne de l’attrait de Jacques Benoît pour l’architecture moderniste. Mais l’irruption dans la série d’un portrait de Jean Bertin, concepteur de l’Aérotrain, représenté à côté de son invention à l’arrêt devant les bâtiments d’Orly Sud, révèle que l’intérêt du peintre n’est pas seulement d’ordre esthétique, mais également sociétal. L’on contnaît le destin funeste de l’Aérotrain, monorail à effet de sol propulsé sur une poutrelle en béton, qui atteint la vitesse record de 422 km/h lors d’un essai en 1969 : d’abord soutenu par le gouvernement français, le projet fut par la suite et sous la pression des lobbies considéré comme un danger pour l’industrie sidérurgique et le monopole de la SNCF, et définitivement abandonné en 1977. Dans d’autres toiles apparaissent également une Caravelle et une Citroën DS, rappels de l’engouement pour l’innovation technologique qui caractérisa la France de l’époque.

Le cadre historique – les Trente Glorieuses – est donc planté. Qu’en est-il du cadre architectural ? Brasilia n’est pas Orly, et Henri Vicariot a beau être un digne représentant de l’architecture moderniste en Europe, il n’est pas comparable à Niemeyer sur le plan de l’audace et de l’inventivité. Or le choix par Jacques Benoît de ces deux architectes, proches dans leurs conceptions urbanistiques mais très différents par leur manière de les appliquer, n’est pas sans conséquences sur sa peinture. Le principal apport de Vicariot à l’architecture de son époque en France est le mur-rideau, importé des Etats-Unis, et qui permit la création à Orly d’un bâtiment largement ouvert à la lumière naturelle mais protégé des intempéries, adapté à des conditions climatiques peu clémentes. Par comparaison, les constructions de Niemeyer, qui devaient répondre au projet utopique d’implanter une ville nouvelle en pleine jungle, jouent sur l’alternance entre transparence et opacité, la couleur blanche dominant le tout. Dans la série Brasilia, ces bâtiments apparaissent pour ce qu’ils sont : des totems de la modernité érigés sur un territoire sauvage récemment conquis. Dans Orly Sud, l’architecture sert davantage à planter un décor à la gloire de l’âge d’or de l’aviation, récemment (2011) remis à l’honneur par la série Pan Am sur la chaîne américaine ABC (et dans le même ordre d’idées, John Travolta, titulaire d’une licence de pilote de ligne, a bâti sa maison sur le modèle d’un aéroport des années soixante, d’où il dispose d’un accès direct au Boeing 707 dont il est l’heureux propriétaire). Ainsi la plupart des vues extérieures choisies par Jacques Benoît pour Orly Sud incluent-elles la tour de contrôle, seul élément qui permette de désigner les lieux comme un aéroport, là où n’importe quel bâtiment de Brasilia parle pour lui-même. Quant aux scènes intérieures, elles tirent largement parti du décor conçu par Henri Vicariot, à la fois fonctionnel et luxueux.

La peinture de Jacques Benoît est sous-tendue par une logique cinématographique : cadrage, contre-plongée, action, décor, … autant d’éléments qui contribuent à créer l’impression d’une action en cours. Celle-ci reste toutefois confuse, indéfinissable, ce qui renforce le sentiment que le véritable sujet reste l’architecture elle-même. Or Brasilia et Orly Sud partagent la particularité d’avoir servi de sources d’inspiration à plusieurs réalisateurs, français de surcroît : une longue séquence restée culte de L’homme de Rio de Philippe de Broca (1964) nous montre un Jean-Paul Belmondo (dont la stature virile n’est pas sans évoquer les personnages masculins de Jacques Benoît) en pleine course-poursuite dans Brasilia en construction. Quant au bâtiment d’Orly Sud, il ouvre le film Playtime de Jacques Tati (1967), et sert de pivot à l’intrigue de Vivre pour vivre, réalisé par Claude Lelouch la même année. Ce dernier exemple a fourni à Jacques Benoît l’une des rares citations littérales de sa série : Yves Montand et Annie Girardot se tiennent de part et d’autre de l’image, tandis qu’au centre apparaît l’évocation de l’infidélité scellant la fin de leur couple (une construction iconographique qui emprunte à l’art médiéval, clin d’œil anachronique dans ce décor des années soixante). Cette œuvre en particulier met l’accent sur l’intérêt de Henri Vicariot pour les nouveaux matériaux tels que l’acier inoxydable et l’aluminium anodisé, ainsi que pour la généralisation de l’éclairage au néon – un élément dont tire parti Jacques Benoît pour conférer à cette scène de rupture une ambiance glaciale.

Cette composante cinématographique permet également de mieux appréhender la palette pour le moins déroutante de l’artiste. Tel un chef opérateur à qui serait donnée une totale liberté d’exécution, il prend possession des acteurs et des décors pour leur imposer ses propres cadrages, sa lumière, ses couleurs. L’on perçoit une logique sous-jacente dans cette explosion de teintes saturées, tels ces ciels rouges qui apparaissent à plusieurs reprises, ou la volonté de créer un fort contraste entre des vêtements d’aspect réaliste et la peau colorée des personnages. Consciemment ou non, Jacques Benoît renvoie ici aux expérimentations menées en 1964 par Georges-Henri Clouzot pour son chef-d’œuvre inachevé L’enfer, qui comprend plusieurs scènes pour lesquelles les acteurs (dont Romi Schneider) furent littéralement peints de la tête aux pieds afin de rendre sur la pellicule la couleur recherchée. Passionné d’architecture, Jacques Benoît n’en reste pas moins guidé par le cinéma.

Jacques Benoit is a French painter, born in Algiers. He Lives and works in Paris. His work has been shown for the first time in New York City in 1997 (at Belgarde Gallery) and Paris (at Galerie Elysées Miromesnil). His "Brasilia"  series has been exhibited at the Gallery Rubem Valentim in Brasilia and at House of Brazil in Paris. His series "Three Traces of Oscar" was fully exhibited at Espace Niemeyer (French Communist Party Headquarters' exhibition space in Paris, built by Oscar Niemeyer). His works figures in various private collections in France, Brazil as well as in the United States of America.

JACQUES BENOIT "ORLY(Sud)"

par Pierre Yves Desaive Nov 2011

 

As in his “Brasilia” series, Jacques Benoit chose to gather his latest works under a generic title that does not evoke a place so much as an epoch. Orly Airport (its South Wing, as it is) and the administrative capital of Brazil were born at the same time, and both demonstrate their respective creators’ unwavering faith in modernity, seen as a radical break with the urban design of the previous era.

 

The choice of personalities such as Oscar Niemeyer and Henri Vicariot, demonstrates Jacques Benoit’s appeal for architecture issued from the Modern Movement. But the irruption in this series of a representation of Jean Bertin, designer of the Aerotrain, portrayed next to his invention at a dreamed Train Station in front of the Orly West Wing’s building, shows that the painter's interest is not only aesthetic, but also societal.

We all know about the Aerotrain’s doomed fate, a monorail powered by air-cushion sustentation and guided on a concrete beam, which reached a record speed of 422 km per hour during a test in 1969; the project was first supported by the French Government, but under lobbyists’ pressure, was later considered a danger to the steel industry and the SNCF’s monopoly; it was finally abandoned in 1977. A “Caravelle” jet and a “Citroen DS” car also appear in other paintings, recalling the enthusiasm for technological innovation that characterized France at the time.

Thus, the historic setting - the war boom known as the “Glorious Thirty” - is planted.

What about the architectural framework? Brasilia is not Orly, and Henri Vicariot may well be a worthy representative of modernist architecture in Europe, but it is not comparable to Niemeyer in terms of boldness and creativity. Jacques Benoit’s choice of both these architects, close to each other in terms of urban concepts, but quite different in the way they expressed them, is not without consequences for his painting.

Vicariot’s main contribution to the French architecture of his time is the “Curtain-Wall” system, imported from the United States, which allowed the creation of a building such as Orly to open wide to natural light but still to be protected from the weather, that is, adapted to French concerned latitudes’ inclement weather. By comparison, the Niemeyer buildings, which were to address the utopian project to establish a new town in the jungle, played on the alternation between transparency and opacity, the white color dominating anything else. In Benoit’s “Brasilia” series, these buildings appear for what they are: totems of modernity raised on a wild territory recently conquered. In “Orly (Sud)”, the architecture is better suited as a backdrop for the glory of Aviation’s golden age (an age recently depicted in 2011, by the “Pan Am” ABC TV Show, or, in the same vein, by John Travolta’s famous passion, an actor happening to be just as well a licensed airline pilot, who chose to build his house on the model of a ‘60s airport, from which he has direct access to his personally-owned Boeing 707, of which he is a proud owner).

Thus a majority of outside views chosen by Jacques Benoit in his “Orly (Sud)” series include the Control Tower, the only element that identifies the site as an airport, whereas any building of Brasilia speaks for itself. As for the interior scenes, they take advantage of the wide setting designed by Henry Vicariot, both functional and luxurious.


The painting of Jacques Benoit is underpinned by a logic that is of a cinematic nature:  framings, low-angle views, action, scenery... all of which contribute to the impression of a current drama. The latter remains mysterious though, indefinable somehow, a fact that reinforces the feeling that the real subject is the architecture itself. It is not neutral that Brasilia and Orly Airport share the distinction of having served as an inspiration to many filmmakers, some among them being French, moreover. An example that comes to mind is the extensive “Cult” sequence from “The Man from Rio” by Philippe de Broca (1964), showing the actor Jean-Paul Belmondo (whose virile stature is reminiscent of the male characters appearing in Jacques Benoit’s paintings), in full pursuit throughout Brasilia’s site under construction. As for the building of Orly’s West Wing, it opens the Jacques Tati’s film “Playtime” (1967), and serves as a pivot to the plot of “Live for Life”, directed by Claude Lelouch in the same year. This last example provides Jacques Benoit one of the few literal quotations in his “Orly (Sud)” series: Yves Montand and Annie Girardot stand on either side of the painting, while silhouettes in the painting’s center evoke Montand’s infidelity sealing the end of their relationship (an iconographic construction that borrows from medieval art, a willingly anachronistic wink in this ‘60s setting). This work particularly focuses on the interests of Henry Vicariot for new materials such as stainless steel and anodized aluminum, as well as the generalization of Neon - an element that Jacques Benoit takes advantage of, in order to emphasize the cold atmosphere of this scene of breakup.


This cinematographic dimension also allows us to better understand the unpredictable  -to say the least- range of colors that this painter uses in his art. As a director of photography who would be given complete freedom, Benoit takes possession of the actors and props that he stages, imposing his own framings, his light, his own choice of colors. One can perceive the logic behind this explosion of highly saturated colors, like the reoccurring red skies, or the desire to create a strong contrast between realistic looking clothing and the characters’ wild skin color.

Consciously or not, Jacques Benoit here refers to experiments conducted in 1964 by Georges-Henri Clouzot for his unfinished masterpiece “L’Enfer”, which includes several scenes where the actors (including Romi Schneider) were literally painted from head to toe to make them look the way Clouzot wished they would in his film.

Nurturing a genuine passion for architecture, Jacques Benoit nevertheless remains guided by Cinema.

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