Cette exposition de Mathieu Nozières regroupe les peintures inspirées par ses différents lieux de résidence de ces dernières années, Chine, Inde, Russie, Roumanie, Bourgogne.

L’art traditionnel chinois, à travers sa philosophie, l’a amené à une nouvelle approche et compréhension de ce qu’être un artiste signifie.

La Russie, dont le but du voyage était l’étude des grand maîtres russes du 19ème siècle, lui a permis de saisir de nouvelles clefs techniques liées au médium de l’huile.

L’impact visuel de l’Inde a modifié durablement son approche esthétique et chromatique.

Quant à la Bourgogne, ce fut une retraite dans un monastère pour y approfondir ses recherches dans le calme et la solitude.

La Roumanie, dernière en date, à bouclé la boucle, car c’est là-bas qu’il rencontra, en 2010, la peinture pour la première fois.

Mathieu Nozières appuie ses recherches picturales sur un intérêt à ce qui lui a précédé, avec une attention toute particulière à la peinture ancienne.

“ Ces dernières années, je me suis de plus en plus rapproché des musées et du savoir qui y est accroché aux murs. J’ai passé beaucoup de temps à observer et écouter ces voix du passé, qui m’ont  ouvert un véritable chemin de vie philosophique et grandement aidé à comprendre ce que j’étais en train de faire, un pinceau entre les mains.

Pas à pas, j’ai commencé à entrevoir la beauté brute de la peinture, beauté qui m’a motivé à continuer, et surtout a apporté du sens à ma pratique de cette discipline plutôt qu’une autre”.

Mathieu Nozières semble avoir quitté tous les effets picturaux qu’il utilisait par le passé. Il explique avoir pris conscience de son besoin de simplicité pour avancer, simplicité permettant d’atteindre un état de clarté favorable à la maîtrise de l’oeuvre en cours. Son travail peut être être désormais perçu comme un équivalent de la ligne claire en peinture, rappelant la bande dessinée d’où il est initialement issu. Du traité pictural, des sujets, des compositions émanent force et stabilité des choses simples et sans artifices.

Conceptuellement Mathieu Nozières garde constamment à l’esprit que l’art est avant tout un moyen de communication, avec soi-même ou avec autrui.

“ De mon point de vue, si l’art est un langage, alors peindre est comme parler, et, exposer, en toute logique, c’est souhaiter dialoguer avec les autres. Dans la vie de tous les jours, j’essaie de m’exprimer, du mieux possible, clairement et agréablement, quel que soit le propos ou l’émotion. J’ai donc commencé à transposer cela en peinture, afin que mes tableaux soient construits selon un vocabulaire audible et compréhensible ”.

 

Mathieu Nozières rapporte qu’un jour un Russe lui a dit une chose qui pourrait bien résumer cette exposition  : “Je vois que, vous les artistes, essayez d’enseigner aux autres. Mais pourquoi n’essayez-vous pas simplement d’apprendre ? ”.

 

Le travail présenté à cette exposition peut, dès lors, être perçu comme une quête d’intégrité, loin des paillettes et du bruit de fond contemporain, dans laquelle la soif d’apprendre et de comprendre place les œuvres hors de toute précipitation. Chose précieuse pour un artiste aspirant à créer un lien solide et serein par son art dans l’échange créé avec le spectateur.