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Après un séjour d’un an en Chine, cette exposition est une synthèse des recherches picturales que Mathieu Nozières a pu entreprendre ces dernières années. Assis entre les deux chaises que sont la bande-dessinée et l'art contemporain, il a pu constater au gré de ses va-et-vient, les nombreuses différences mais aussi les convergences entre ces deux mondes.

L'univers contemporain est caractérisé par une liberté totale sur la forme et le fond, liberté très précieuse. Mais pour Mathieu Nozieres, le côté contemplatif de la peinture ne peut satisfaire son imagination narrative. Parallèlement, la bande dessinée manque d'élasticité visuelle, le texte recopiant l'image et inversement. Il n'y a pas de réelle coopération visuelle et littéraire. Dans le travail que Mathieu présente ici les deux médias se nourrissent l'un l'autre, sans s'exclure.

Son étape en Chine lui a appris à coopérer avec le vide et les travaux présentés mettent la plupart du temps en scène une seule et unique chose. Dans tout le corps de travail, il y a une volonté de réduction à un essentiel, une sorte de concentration de l'image. Ces toiles font appel à une appréhension sensorielle et peuvent être prises comme de petits fragments extraits d'univers plus vastes.

MATHIEU NOZIÈRES

Quand le vent se lève

21.03.2014 / 26.04.2014

After a year in China, this exhibition is the result of the pictorial research Mathieu Nozières has undertaken over the last few years. Swinging between comics and contemporary art, he has noticed from his comings and goings the numerous differences as well as convergences between these two worlds.
The contemporary universe is characterized by a total freedom of form and content, very precious liberty indeed. But the contemplative aspect of painting can’t satisfy Mathieu Nozières’ narrative imagination. At the same time, comics lacks visual elasticity as copy covers the image and vice-versa. There is no real visual and literary cooperation. In the work Mathieu Nozières presents here, the two media feed off each other without excluding one another.
His stop in China taught him to cooperate with void and the works shown usually depict one single thing. In all his body of work, there is a will to bring things down to the essential, a way to condense the image. These paintings call for a sensory apprehension and can be seen as small fragments taken from broader worlds.
 

Le retour de Nozières

 

Il fut l'un de nos jeunes artistes Art Libre avant de séjourner en Chine pendant un an. Le voici de retour décidé à s'installer à Bruxelles où il occupe les cimaises de la galerie Dubois Friedland. Mathieu Nozières (France, 1988) a repris les pinceaux et confirme un talent pictural peu commun dans une voie figurative qui ne doit strictement rien aux modes. Au contraire, il leur tourne le dos sans se réfugier dans un système. En ce qui peut apparaître comme deux séries tant l'une est sur fond noir, un peu à la Rembrandt avec des luminosités éclairantes, l'autre sur fond de ciel bleu, il montre sa capacité à créer des images picturales denses, fortes, toujours un peu énigmatiques, qui ne sont ni narratives, ni illustratives. Certaines ont des accointances magrittiennes. Elles sont les fruits d'une imagination par laquelle il pose des situations qui nous interpellent, soulèvent des questions, voire intriguent. Maîtrisant le portrait comme le paysage, il ne cherche jamais à rivaliser avec un quelconque réalisme même si le rendu est impeccable. Ce qui importe c'est la scène, ce qu'elle peut évoquer, ce qu'elle suggère par la puissance du traitement pictural et jusqu'à quel point elle a la capacité de troubler. On n'est pas seulement face à une image excellemment peinte, on est confronté à notre propre réaction et forcé de répondre à une interrogation: quel(s) sens vais-je donner à cette peinture ? Caril est évident que l'on ne peut que s'impliquer et tenter de répondre à travers son vécu, sa culture, ses propres questionnements.

 

Claude Lorent pour Art Libre

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